Le bilan des mobilités des personnels ITRF pour l’année 2023 a été présenté au CSAMESR du 1er avril. Nous avions fait un compte rendu détaillé du premier bilan publié par la DGRH dans convergences en avril 2021, et l’essentiel du message tenait dans son titre « mutation dans l’ITRF, mission impossible ! ». Nous aurions pu reprendre le même pour cet article, 4 ans plus tard…

Des données toujours incomplètes

Si les données fournies se sont enrichies, notamment avec des informations par corps, établissements ou branche d’activité professionnelle (BAP), il reste des angles morts dont le plus important est l’absence de données concernant les personnels de catégorie C, alors qu’ils représentent près de 4 ITRF sur 10. Nous réclamons tous les ans ces informations.

Le détachement reste la meilleure façon d’exercer une mobilité

En 2023 la mobilité des ITRF est toujours portée par les détachements, entrants et sortants, qui représentent plus de 7 mobilités sur 10. Autrement dit, il demeure plus facile pour les ITRF de quitter la filière que de changer d’affectation à l’intérieur de la filière. La DRGH dans ses commentaires se félicite même de cet état de fait, louant la dimension « interministérielle » de la filière. Pour une filière qui n’est absolument pas interministérielle, c’est un comble !

Un nombre de mutations infime

Avec 301 mutations réalisées parmi un peu plus de 35 000 personnels, le taux de mutation moyen de la filière est de 0,8 %, autant que celui des enseignant·es chercheur·es, pour lesquels l’impossibilité de la mutation est également bien connue. À titre de comparaison, le taux de mutation moyen dans la filière des bibliothèques est 4,5 fois plus important. La présence d’un mouvement organisé, voire deux pour certains corps n’y est pas pour rien.

Les priorités légales ne sont pas la priorité du ministère ni des établissements employeurs

Avec 7 mutations satisfaites au titre des priorités légales parmi les 301 mutations, il est difficile de conclure autre chose. Quant à savoir combien, parmi celles-ci relèvent du rapprochement de conjoint ou du handicap, la DGRH n’a même pas cherché à obtenir cette information. Le désintérêt pour la question est indiscutable, et incompréhensible, alors que s’ouvre un cycle de discussions sur un plan handicap au niveau ministériel.

Les BAP J et E représente 80 % des mutations

Près de 60 % des mutations sont effectués par des personnels de la BAP J (gestion et pilotage), alors que cette BAP regroupe environ 40 % des personnels de la filière. Et 22 % des mutations concernent des personnels de la BAP E (informatique, statistiques et calcul scientifique) alors que le poids de la BAP dans la filière est de 11 %.

Quand on souhaite muter, on a donc beaucoup plus de chances de réussir quand notre métier relève de ces deux BAP : les chances de mobilités ne sont donc pas partagées de la même manière pour l’ensemble des métiers et des personnels de la filière.

Des données très stables dans le temps

Le tableau ci-dessous recense les mobilités effectuées depuis 2019. On peut y voir que si le total global des mobilités tend à légèrement augmenter, ce n’est pas grâce à une augmentation significative du nombre de mutations. Ce sont le nombre de détachements qui croît en valeur absolue.

Pour un mouvement organisé

En 2023 comme en 2020, la mutation dans la filière est toujours impossible, suspendue aux publications au fil de l’eau des postes sur le site « choisir le service public ». Tant que notre revendication de mise en œuvre d’un mouvement de mutation formalisé et organisé, sous contrôle des CAP académiques ou nationales ne sera pas satisfaite, le droit à la mutation des agents ITRF ne sera que théorique.

Mobilités ITRF depuis 2019

		Mutations	Détachements entrants	Détachements sortants	Intégrations directes	Total mobilités	Solde
2019	Effectifs (%)	280 (38,3 %)	219 (30 %)	232 (31,7 %)	nd	731	-13
2020	Effectifs (%)	204 (25,5 %)	202 (25,3 %)	384 (48,1 %)	9	799	-173
2021	Effectifs (%)	270 (32,5 %)	228 (27,5 %)	320 (38,6 %)	12	830	-80
2022	Effectifs (%)	309 (38,3 %)	208 (25,8 %)	273 (33,8 %)	17	807	-48
2023	Effectifs (%)	301 (30,2 %)	322 (32,3 %)	351 (35,2 %)	24	998	-5

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