Un point sur le rapprochement CGT-FSU

Depuis l’été 2023, la FSU et la CGT se rencontrent régulièrement pour discuter d’un rapprochement de leurs organisations. Cela se traduit notamment par la tenue de groupes de travail régulière, dont la plus récente a eu lieu le 13 février dernier présentant le mandat fédéral adopté au dernier congrès (voir encadré ci-dessous).

Le SNASUB-FSU est particulièrement attentif à cette dynamique de regroupement. On rappelle que les statuts de notre organisation stipulent, article 4 : «… le SNASUB, avec sa fédération, travaille à la réunification du mouvement syndical dans une centrale organisée démocratiquement et indépendante de tous les gouvernements et de toutes les organisations politiques, philosophiques ou religieuses. ». Encore, lors de son congrès de mai 2024, notre syndicat adoptait une motion rappelant ce cap et emboitait le pas avec les démarches de notre fédération. Loin d’en faire une affaire d’appareil, nous rappelions que « Ces discussions doivent atteindre l’ensemble des adhérents de notre syndicat et de notre fédération afin que chaque membre puisse prendre connaissance des débats, des enjeux et s’exprimer sur la forme à laquelle doit aboutir ce rapprochement. »

Pour la plus grande transparence des adhérents, nous reproduisons ci-dessous de très larges extraits du mandat de la FSU.


Mandat du congrès de la FSU (Rennes, 3-7 février 2025)

« Le nouvel outil syndical »

[…] la FSU confirme ses mandats précédents : avancer vers l’unification syndicale en refondant le syndicalisme de luttes et de transformation sociale avec la CGT et Solidaires, sans exclusive des forces qui seraient intéressées, en construisant ensemble des étapes allant dans le sens de la création d’un nouvel outil syndical. Sur ce dernier point, pour la FSU, ce travail engagé avec uniquement la CGT, seule organisation se montrant disponible à ce stade, doit s’ouvrir à Solidaires, une fois mené son propre débat interne sur « l’évolution du syndicalisme », comme à d’autres structures syndicales intéressées par la démarche.

[…] Le processus de construction d’un nouvel outil syndical de transformation sociale ne peut se faire que progressivement, sur la base d’accords partagés. Si la question structurelle et organisationnelle de ce nouvel outil syndical va nécessairement se poser, elle ne pourra déboucher sur une quelconque absorption/fusion avec la CGT. Elle devra surmonter les difficultés de concurrence syndicale au sein de certains secteurs professionnels afin de préserver l’unité de chacune des deux organisations et de ne pas fragiliser leurs syndicats. L’existence de cultures syndicales parfois éloignées doit faire l’objet d’un travail et d’une réflexion pour créer du commun.

[…] Ce travail en commun fructueux avec la CGT est un moyen de se projeter sur la concrétisation d’un processus de refondation du syndicalisme de transformation sociale. Ce processus est encore balbutiant. Mais il peut déjà servir de pôle d’attraction pour permettre à d’autres organisations, notamment Solidaires, de s’y engager. La FSU pose au préalable quelques éléments incontournables : cette démarche ne pourra déboucher sur une quelconque absorption de la FSU dans une structure existante. L’unité, les forces et la spécificité de la FSU (dont le fonctionnement pluraliste) doivent être préservées. Les syndiqué·es seront associé·es largement à cette démarche : cela passe par des points d’informations réguliers. Si la question structurelle et organisationnelle d’un nouvel outil syndical se pose, les syndicats nationaux consulteront leurs syndiqué·es. Chacune des structures composant cette « maison commune » conservera totalement son indépendance et son fonctionnement propre.

Dans la perspective de la construction d’un nouvel outil syndical, a émergé l’idée de la mise en place d’une « maison commune du syndicalisme de lutte et de transformation sociale » à construire avec souplesse en fonction des secteurs et en s’appuyant sur le contexte local, au plus près du terrain qui pourra entrainer les équipes militantes au-delà des seules FSU et CGT. […]

Des listes communes aux élections professionnelles, lorsqu’elles apparaissent pertinentes selon les secteurs et les réalités locales sont alors l’aboutissement d’un travail commun et non un préalable. […]

La « maison commune » s’inscrit dans le cadre du mandat historique de la FSU comme une étape de la construction d’un nouvel outil syndical à imaginer ensemble, avec deux partenaires identifiés, la CGT et Solidaires, tout en étant ouvert à d’autres. Cette dynamique permettra de constituer un souffle pour l’ensemble du salariat et d’élargir le champ du syndicalisme de lutte et de transformation sociale.


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Cet article est la rubrique 4 sur 9 du Convergences N° 305 - Mars 2025