Opérateur peu connu, France Éducation international est pourtant un des cinq opérateurs de l’Éducation nationale au même titre que l’ONISEP, le CNED, Canopé ou le CEREQ. À l’instar des autres organismes cités, FEI est sommé de se mettre en « conformité » avec la réglementation des 1607 heures.
Le dialogue social initié en 2022 sur ce sujet a finalement abouti à un projet soumis aux représentants du personnel le 21 janvier 2025, lequel avait été précédemment validé en juin 2024 par les tutelles et la direction de FEI. Elle n’a finalement laissé que 2 semaines aux représentants pour prendre connaissance du projet avant d’émettre un avis en CSA.
Ce que propose la direction de FEI
Une « annexe au règlement intérieur portant sur l’aménagement et l’organisation du temps de travail », a donc été soumise au CSA du 6 février 2025, auquel les représentants du personnel ont décidé de ne pas siéger. Ce document remet en cause des usages et pratiques établis depuis de nombreuses années à FEI tels que l’organisation du temps de travail sur 4,5 jours en vigueur depuis plusieurs décennies.
Il s’accompagne de mesures profondément pénalisantes pour les agent-es et gravement préjudiciables pour l’attractivité de l’établissement : application du calcul le plus défavorable entraînant la perte d’un grand nombre de jours de congés, alors que ceux-ci sont considérés comme une compensation des salaires très faibles au regard de l’expertise des métiers ; perte d’une demi-journée non travaillée ; mise en place d’un système de pointage extrêmement contraignant et contraire à l’esprit d’autonomie et de confiance de l’établissement, suppression de la pause de 20 min, anticipant des mesures préconisées par la Cour des comptes, sans que cela ne s’appuie sur aucun texte en vigueur.
Présentée comme une obligation réglementaire, cette réforme consiste en réalité à enfermer l’établissement dans un carcan juridique et menace très sérieusement la souplesse qui garantit son bon fonctionnement, ses résultats exceptionnels, le niveau de son autofinancement et le bien-être au travail des agent-es.
En parallèle, il existe une véritable inquiétude de la part des agent-es quant à la remise en cause des modalités du télétravail. Jusqu’à aujourd’hui, chaque agent-e dont le poste est éligible peut télétravailler jusqu’à 2,5 jours par semaine et assurer une présence sur site les 2 autres jours, comme permis par l’accord-cadre de notre ministère. Les représentants du personnel ont fait deux sondages auprès du personnel qui révèlent leur attachement et les bienfaits au télétravail.
Face à cette perte au niveau du temps de travail, la direction laisse miroiter une revalorisation salariale (de quel type ? CIA, prime d’intéressement, quelle égalité entre les contractuels, CDI et fonctionnaires ?).
Les agent-es de FEI ont pris collectivement la décision de se mobiliser le mardi 25 février 2025 lors d’une journée de grève, pour faire entendre leur voix, manifester leur opposition à cette réforme telle qu’est est imposée et demander l’ouverture d’une négociation collective. Première dans l’histoire de France Éducation international, la grève a été soutenue par environ 35 % des collègues, ce qui représente un vrai succès.
De facto les représentants du personnel n’ont pas siégé à la deuxième session du CSA reporté et la direction a renoncé à présenter le projet d’ARTT le 13 mars prochain en conseil d’administration, comme prévu initialement.
Espérons que ce délai laissera la possibilité d’ouvrir le dialogue social.

Par Chabe01 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, Lien
Sommaire du Convergences N° 305 - Mars 2025
- Édito du numéro 305 – Mars 2025
- En bref
- Coupables d’être malades !
- Un point sur le rapprochement CGT-FSU
- Défendre partout la formation continue des adultes, une mission de l’Éducation Nationale
- Face aux attaques, le supérieur s’organise !
- Le 25 février, une belle mobilisation pour le maintien des acquis sur l’ARTT à France éducation international
- Fermeture de la bibliothèque La Pérouse : un nouvel exemple de l’abandon des services publics par l’État
- Lu pour vous