Chronique du rapprochement des établissements lyonnais

épisode 1

Depuis plusieurs années, diverses initiatives ont été lancées pour rapprocher les établissements d’enseignement supérieur à Lyon, mais elles ont toutes échoué, y compris la plus récente en octobre. Depuis 2018, le site académique lyonnais tente de se restructurer. Après l’échec de l’IDEX en 2018, puis du projet LYoN eXcellences (LYNX) en 2021, un nouvel échec est survenu avec le rejet du projet Pluriel 2024.

Les échecs de Lyon excellences

En juin 2021, après la perte de l’IDEX, le projet LYNX a été soumis dans le cadre du PIA 4 (quatrième programme d’investissement d’avenir), avec un budget de 700 millions d’euros, dont 140 millions demandés à l’Agence nationale de la recherche (ANR), Lyon 1 envisageait de se transformer en établissement public expérimental (EPE) avec sept partenaires dont l’université Lumière-Lyon 2, l’université Jean Moulin-Lyon 3, l’École supérieure de chimie, physique, électronique de Lyon (CPE Lyon), VetAgro Sup, l’Institut national des sciences appliquées (Insa Lyon), Centrale Lyon, Mines Saint-Étienne et l’École nationale des travaux publics de l’État (ENTPE). L’École nationale supérieure d’architecture de Lyon (ENSA Lyon) doit également être associée au projet. Du côté des organismes de recherche, le CNRS, l’INSERM, l’INRAE, l’INRIA et l’IFPEN4, ainsi que des établissements de santé lyonnais, sont partenaires, mais le projet n’a pas été retenu.

Malgré ces échecs, les efforts pour créer un EPE à Lyon se sont poursuivis avec le projet Pluriel 2024, visant à établir une université pluridisciplinaire de recherche intensive en partenariat avec Lyon 2 et CPE Lyon (école privée d’ingénieurs en chimie et sciences du numérique). Le vote des statuts de cet établissement est prévu pour 2024, avec une création effective en janvier 2025, bien que le projet ait pris du retard.

Les désaccords entre Lyon 1 et Lyon 2, notamment sur la gouvernance et les instances du futur établissement, ont été un obstacle majeur. Les présidences des deux universités ont rencontré la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, qui leur a assuré son soutien. Cependant, le discours optimiste de Lyon 1 contrastait avec celui de Lyon 2, qui a exprimé ses difficultés dans une lettre adressée au personnel le 24 avril 2023.

Bien que les deux établissements reconnaissent la nécessité de restructurer le site lyonnais, le coût de la création immédiate d’un EPE regroupant Lyon 1, Lyon 2 et CPE était jugé trop élevé. Lyon 1 a proposé que Lyon 2 rejoigne l’EPE dans un second temps, ce que Lyon 2 a refusé, dénonçant la complexité du modèle proposé et son incohérence avec les missions de service public.

Avant la rédaction des statuts à l’automne 2023, un document d’orientation stratégique (DOS) a été adopté, prévoyant l’unification des services des ressources humaines, des directions du système d’information et des affaires financières. En novembre 2023, Lyon 1 a proposé un projet de structuration du site Lyon-Saint-Étienne, incluant une association renforcée de Lyon 2 à un EPE composé de Lyon 1 et CPE, ainsi que d’autres écoles intéressées. La réponse de Lyon 2 est sans appel, « Nous prenons acte que la présidence de Lyon 1 renonce au projet de création d’une université pluridisciplinaire […]. Nous pensons qu’il s’agit d’une lourde erreur d’appréciation des enjeux de structuration du paysage académique lyonnais », écrit alors Nathalie Dompnier, la présidente de Lyon 2, dans un courrier daté du 11 janvier 2024. Fin de l’épisode.

La suite du feuilleton du rapprochement des établissements lyonnais dans le prochain Convergences numéro 302.

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Cet article est la rubrique 7 sur 10 du Convergences N° 301 — Novembre 2024