Les bibliothèques universitaires face à l’Acte II de l’autonomie

À l’heure où l’Acte II de l’autonomie est dans les cartons du gouvernement, puisque le ministre de l’ESR est le père de l’acte I, nous souhaitons analyser quel serait l’impact de l’Acte II de l’autonomie des universités sur nos bibliothèques.

L’Acte II de l’autonomie des universités Il vise à renforcer (encore) l’autonomie des établissements d’enseignement supérieur tout en leur conférant plus de responsabilités. Cette réforme présente des dangers significatifs pour les bibliothèques universitaires, qui jouent un rôle crucial dans la réussite académique et la recherche.

À l’heure où les présidents d’université ont lancé une mobilisation pour défendre leurs budgets, on voit bien que l’autonomie ne protège pas les budgets des établissements et les rend responsables de décisions qui ne sont pas celles de leurs directions.

Depuis plusieurs années, les universités ont augmenté la part des contractuels dans le personnel BIATSS pour atteindre 45 % désormais. Une autonomie accrue pourrait entraîner une poursuite de cette précarisation des emplois, en particulier dans les bibliothèques, avec une augmentation des contrats à durée déterminée et une réduction des postes permanents. Le SNASUB-FSU dénonce de façon récurrente la précarisation des emplois dans l’ESR et la fonction publique. Il est aussi à craindre, si la pression financière reste la même que les établissements limitent leurs demandes de promotions pour limiter l’augmentation de la masse salariale.

Les restrictions budgétaires pourraient également limiter les opportunités de formation continue pour le personnel des bibliothèques, au-delà du principe largement problématique, cela affecterait aussi leur capacité à s’adapter aux nouvelles technologies et aux besoins des usagers. Cette situation pourrait entraîner une baisse de la qualité des services offerts. Nous revendiquons un service public de qualité avec des personnels formés.

Autre conséquence de l’Acte II, les universités devraient gérer leurs budgets déficitaires, ce qui entrainerait des réductions des financements alloués aux bibliothèques (comme aux autres fonctions). Cette situation pourrait limiter l’acquisition de nouvelles ressources, livres, revues scientifiques et bases de données. Là aussi, c’est la qualité du service public qui serait en cause.

Les contraintes budgétaires pourraient aussi conduire à une réduction des heures d’ouverture, des services de soutien académique, et des programmes de formation pour les étudiants. De plus, les projets visant à améliorer l’accessibilité des bibliothèques pour les étudiants en situation de handicap pourraient être retardés ou annulés en raison de priorités budgétaires. Cela pourrait affecter l’inclusion et l’égalité des chances au sein des universités.

Par ailleurs, les projets de rénovation et de modernisation des infrastructures des bibliothèques pourraient être mis en attente, affectant la qualité des espaces de travail du personnel, mais aussi réduisant l’attractivité pour les usagers dans les bibliothèques. En outre, les investissements dans les nouvelles technologies et les équipements modernes pourraient être limités, ce qui pourrait affecter la capacité des bibliothèques à offrir des services de pointe. Ces retards et limitations peuvent avoir un impact direct sur l’expérience des étudiants et des chercheurs, mais aussi sur son personnel.

En conclusion, le SNASUB-FSU dénonce l’Acte II de l’autonomie des universités, il alerte sur les conséquences négatives. Ces dernières creusent les inégalités, accroissent la pression financière et réduisent la qualité des services. Ces conséquences négatives impacteraient pleinement les bibliothèques universitaires, en tant que piliers de l’enseignement et de la recherche. L’acte II de l’autonomie, dessinerait un nouveau paysage étranger aux principes du service public que défend le SNASUB-FSU.

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Cet article est la rubrique 13 sur 15 du Convergences N° 302 — Décembre 2024