À l’Onisep, on interroge (encore !!!) l’avenir

Après avoir vécu très difficilement les conséquences de la loi travail du 5 septembre 2018 « « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », c’est à présent le « Plan Avenir — L’orientation, pour que l’avenir soit un choix » qui va dessiner l’avenir de l’Onisep. Petit récit, chronologique et très résumé, de la vie à l’Onisep ces derniers jours.

Le 1er avril dernier, 40 % de l’effectif des agents de l’Onisep et leurs représentant.e.s du SNASUB-FSU s’accordent sur une lettre ouverte aux sénateur·ices membres d’une commission d’enquête sur les opérateurs. Le 27 avril, Amélie de Montchanin annonce fusions ou suppressions d’agences et opérateurs de l’État (cf. article dans ce même numéro).

Le 19 mai, la directrice générale de l’Onisep, Frédérique Alexandre-Bailly (FAB, pour les habitué.e.s) convie les organisations syndicales en « conversation » : « bonne » nouvelle, les 5 millions que les sénateurs voulaient ôter au budget structurellement déficitaire de l’Onisep sont réduits de moitié (merci Canopé !). Plus que 2,5 Millions à ponctionner dans les fonds de réserve. Et plus que 6 postes à rendre au 31 décembre prochain. Notre mission : retrouver un équilibre budgétaire ! Une grande prudence dans les dépenses, une augmentation des prix de publications, encore plus de pubs sur onisep.fr, de nouvelles collections et une réorganisation en cours pour les agents des « éditions », toujours plus de web… le bain de la grenouille se fait de plus en plus chaud…

Mais ce jour-là, une nouvelle petite musique se fait entendre : le rapport des IGE nous est favorable (il ne sera pas publié) ; oui, « la tutelle est bienveillante » ; non, ça n’aurait pas de sens de « livrer » nos délégations territoriales aux Régions (qui crient au loup contre nous chaque fois que possible) ; mais surtout : est-ce qu’il ne faut pas interroger notre statut d’EPA1 ? S’affranchir de nos difficultés commerciales ? (qui sont principalement dues à l’insuffisance historique et structurelle depuis 2018, de notre SCSP2)… Tout le monde n’y croit pas, mais ce sont là les prémisses d’une nouvelle transformation.

Le 26 mai, réunion générale de FAB pour l’ensemble des personnels, pour confirmer qu’on attend d’en savoir plus, mais tous les vents nous sont favorables, ou à peu près… Quelques instances et déclarations liminaires plus tard, nous apprenons qu’une mission express doit être confiée à FAB. Confirmation le 5 juin à travers la publication par Elisabeth Borne (MENESR) et Philippe Baptiste (ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche) du « Plan Avenir — L’orientation, pour que l’avenir soit un choix ». Il est vrai, les missions de l’Onisep sont bien citées, et la plateforme Avenir(s), qui occupe le temps de travail d’au moins 90 % des personnels, est en très bonne place. Mais surtout : « la directrice de l’Onisep est mandatée pour remettre au Gouvernement, d’ici à la mi-juillet, des propositions d’évolution de l’Onisep », « en vue d’une meilleure articulation de ses missions fondamentales avec les services du MENESR ».

Le 12 juin, les représentant·e·s SNASUB-FSU organisent une heure d’info syndicale en visio. À la clé, une lettre-pétition adressée à FAB, avec 88 signatures, pour exiger d’être informé·e·s et consulté·e·s au cours de cette très courte mission, puis tout au long des différentes étapes « d’évolution » de l’Onisep. La lettre de mission arrive le 24 juin, elle nous est communiquée immédiatement.

Quelques mots-clés de cette mission : envisager une nouvelle structuration nationale entre l’Onisep et les services (DGESCO, DGSIP), une nouvelle articulation avec les régions académiques, préciser le statut de l’Onisep. Mais aussi préserver l’expertise et l’agilité reconnues de l’opérateur, et les missions actuelles.

La lettre rappelle aussi : les fortes contraintes budgétaires, la maîtrise rigoureuse des coûts de fonctionnement.

Soyons content·e·s, elle se termine ainsi : « vous me proposerez les modalités concrètes de mise en œuvre (…) en matière de dialogue social et d’accompagnement des agents, sans omettre les aspects juridiques ». Nous voilà rassuré·e·s !

À noter que l’UNSA reste coite, surtout ne pas inquiéter les collègues avant que ça nous tombe dessus…

  1. L’établissement public à caractère administratif (EPA) ↩︎
  2. La subvention pour charges de service public (SCSP), versée par l’État, vise à financer les dépenses courantes de personnel et de fonctionnement. ↩︎

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Cet article est la rubrique 9 sur 10 du Convergences N° 308 – Juin-juillet 2025