Porter les revendications des personnels de nos filières professionnelles, au plus haut niveau de nos directions, ministérielles notamment.
Tel était le sens de notre présence au sein d’une délégation de la FSU reçue ce mercredi 3 décembre 2025 par Caroline Pascal, directrice générale de l’enseignement scolaire, service ministériel en charge notamment des politiques scolaires, éducatives, des établissements scolaires comme des écoles.
L’occasion pour nous d’aborder trois sujets en rapport direct avec les conditions de travail des personnels administratifs et ITRF des laboratoires.
D’abord, nous avons dit notre volonté de voir des emplois administratifs des établissements scolaires être créés au budget 2026, tant la sous-administration de l’éducation nationale se constatait aussi dans nos EPLE. Ras-le-bol des répartitions interacadémiques pilotées par la DGESCO, qui, chaque année, suppriment des postes dans telle ou telle académie pour rendre possible des créations dans telle ou telle autre puisque les schémas d’emplois ministériels sont à 0 (0 création, donc).
Ces répartitions sont rendues publiques en CSA ministériel au mois de décembre et elles seront connues sans doute plus tard cette année compte tenu du retard pris par l’adoption du projet de loi de finances prévu pour 2026. Inutile de préciser ici qu’il serait insupportable de découvrir, dans les jours qui viennent, des retraits d’emplois dans certaines académies alors que le ministre a fait état au Sénat récemment – dans une séance de questions au gouvernement – du manque d’emplois administratifs à l’éducation nationale, reprenant ainsi les constats du rapport du sénateur Pacaud.
Ensuite, nous avons relayé les revendications exprimées par bon nombre de personnels ITRF des laboratoires de sciences des EPLE, confronté·es au quotidien à l’utilisation dans bon nombre d’entre eux de produits dangereux, dits CMR. Un décret d’avril 2024 impose en effet aux employeurs d’établir la liste des travailleurs·veuses exposé·es ou susceptibles d’être exposé.es à des agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. Il est donc grand temps qu’une instruction ministérielle rappelle aux rectrices et recteurs leur devoir d’information et de prévention sur le sujet, notamment via les chef.fes des établissements accueillant des laboratoires et donc les travaux pratiques liés à l’enseignement des sciences. Et d’ouvrir la perspective de l’utilisation de produits alternatifs, non dangereux.
Nous avons aussi abordé le dossier de la réforme de l’examen automatique du droit à la bourse nationale dans les collèges, lycées et lycées professionnels. En effet, depuis la rentrée scolaire 2024, les personnels administratifs des EPLE en liaison avec celles et ceux des SABN (services académiques des bourses nationales) œuvrent pour rendre possible l’automatisation de la procédure de demande, rendue possible par le croisement – avec l’accord des familles – de leurs données personnelles et de leur dossier fiscal, renseignant ainsi le revenu fiscal de référence pris en compte. Cette réforme, ambitieuse, visait à limiter le non-recours à bourse, c’est-à-dire à réduire le nombre de familles éligibles mais non demandeuses.
Les responsables de la DGESCO nous ont livré quelques éléments de bilan chiffrés : si le nombre des demandes a explosé dans les collègues, +81% ! cela s’est traduit par une augmentation de 8,7% du nombre de boursier.es. En lycées, par contre, le nombre de boursier.es a chuté très légèrement malgré la réforme, même si le nombre de télé inscriptions a augmenté.
Finalement, rien ne saurait remplacer tout à fait l’intervention – humaine – des personnels gestionnaires des bourses, en EPLE ou en services. Car prendre en charge la difficulté sociale et donc l’action éducative en rapport (bourses et fonds sociaux) nécessite la mobilisation d’équipes pluriprofessionnelles – dont des personnels administratifs. En bref, il faut renforcer ces équipes, et non les affaiblir.
Nous avons aussi abordé la situation des lycées et LP des académies d’Amiens et de Lille, dans les Hauts-de-France, EPLE touchés par une cyberattaque ayant affecté plutôt gravement leurs réseaux, administratifs et pédagogiques. L’occasion pour nous de nous inquiéter d’une situation difficile, rendue plus délicate encore par le fait que des outils indispensables de l’EPLE, opérateur de l’Etat, appartenaient en fait aux collectivités territoriales, propriétaires des réseaux informatiques ; une telle répartition des compétences qui ne facilite en rien la gestion des crises…

