Le réseau CANOPE, l’Onisep et ses délégations territoriales : deux causes à défendre pour un même attachement au service public de l’Éducation nationale

Cet article est la rubrique 6 sur 13 du Convergences N° 311 — Novembre-décembre 2025

Onisep : un budget 2026 non soutenable et celui de 2027… impossible à tenir ?

Le 25 novembre 2025, au Conseil d’administration de l’Onisep, les choses sont dites par les représentants financiers du ministère : « ce budget 2026 n’est pas soutenable à terme, on sera au plancher à la fin de l’année, la soutenabilité de l’établissement n’est plus assurée en 2027 ».

Et pourtant, voici près de 3 années que l’Onisep demande à ses agents des efforts croissants d’économies. Des frais de déplacement radicalement restreints, la suppression de postes de contractuels et des piges, des postes gelés, des embauches retardées…

La cause de ce déficit est clairement décrite, cette année, dans le rapport de l’ordonnateur : « le montant de la SCSP (subvention pour charge de service public) de l’Onisep (…) ne permet pas de faire ressortir les efforts importants réalisés par les agents (…) compromet l’objectif de retour à l’équilibre (…) et crée, de fait, des tensions au sein des équipes, confrontées à une organisation plus contrainte et à des ressources humaines sous pression ».

En cause, notre SCSP (subvention pour charge de service public) réduite drastiquement en 2018, puis sévèrement chaque année depuis 2024, n’est pas à la hauteur des charges de personnels. Les détracteurs des opérateurs de l’État, les pourfendeurs du service public, ont trouvé une source d’économies : provoquer le déficit, pour qu’il absorbe la trésorerie. Jusqu’à cette fin d’année, où les réserves ne sont plus qu’à hauteur de 30 jours de fonctionnement. Insoutenable !

Et quatre cerises sur le gâteau : ce sont 20 ETP en moins dans notre plafond d’emploi qui font disparaître définitivement les postes gelés ; la PSC devra être entièrement financée par l’Onisep ; pas de compensation de l’augmentation des charges pour pension ; et comment appliquer le nouveau cadre de gestion des contractuels, si mal payés !

Les tensions au sein des équipes, nous le mesurons tous les jours parce qu’il va falloir produire plus vite, pour pouvoir vendre plus, et avec moins de papier. Et d’autres évolutions de métiers pointent leur nez, du côté du numérique. Et en région, les collègues se démènent pour faire réussir la plateforme Avenir.

Le représentant de la direction des affaires financières nous a dit aussi : « La mission de l’Onisep est dans la loi, si on veut la changer, il faut changer la loi ».

Alors mobilisons-nous, pour la santé et la sécurité au travail de nos collègues, pour la qualité du service rendu à nos usagers, pour la défense du service public !

Réseau Canopé : Les 111 commandements de l’austérité

111 postes supprimés en 2026 : le gouvernement enterre Réseau Canopé.

Le projet de loi de finances 2026 annonce la suppression de 111 postes à Réseau Canopé, soit 10 % de ses effectifs. Une décision brutale, prise sans concertation, qui menace l’avenir d’un acteur essentiel de l’éducation. En 2024, Canopé a formé 285 000 enseignants (+18 % vs 2023) et développé des outils nouveaux (IA, plateforme numérique, esprit critique…). Une coupe massive des budgets de formation continue également dans ce projet de loi de finances (1er degré : passage de 987 millions à 418, second degré : passage de 781 millions à 289).

Face à cela, le gouvernement démantèle plutôt que soutenir.

Depuis 10 ans, Réseau Canopé a déjà perdu 230 postes (16 % des effectifs). Le Réseau répond toujours avec efficacité, adaptabilité et rapidité aux demandes du ministère et malgré les efforts des personnels et des directions, le MEN impose une logique absurde : faire plus avec moins, tout en exigeant des recettes commerciales pour compenser les coupes budgétaires. Résultat ? Désorganisation, perte de compétences, risques psychosociaux en hausse et évidemment affaiblissement du service public.

Geffray joue avec les chiffres, Canopé paie la note

Le ministre Édouard Geffray ose nous servir son turnover annuel de 150 postes comme une solution miracle pour absorber ces suppressions. Pur enfumage. Après des années de restructuration et de transformation, c’est l’existence même de Canopé qui est en péril. Les agents subissent une nouvelle salve de mépris : injonctions contradictoires, marchandisation forcée du service public, et maintenant, 111 suppressions de postes en pleine figure. Assez de mensonges, assez de mépris !

Réseau Canopé est menacé, mais rien n’est encore joué.

Agissons ensemble pour que Réseau Canopé reste l’opérateur historique du MEN, au service de la communauté éducative.

N° 311 — Novembre-décembre 2025

Le mode d’emploi SNASUB-FSU de la protection sociale complémentaire (PSC) obligatoire Compte rendu de la commission Services du SNASUB-FSU du 12 novembre 2025