La question se pose ; en effet, Carine Bernaud présidente de l’université depuis 2022, souhaite modifier le règlement intérieur de l’établissement. À l’ordre du jour du prochain conseil d’administration, deux modifications majeures. La première est l’obligation de déclarer les réunions un mois à l’avance, et des poursuites disciplinaires pourraient être engagées contre toutes personnes participant à un regroupement « non autorisé », ce qui, de fait, interdit les assemblées générales qui sont souvent en réaction à l’actualité. Et la seconde modification veut sanctionner « l’usage abusif de la liberté d’expression » ; souhaite-t-elle faire taire toute opposition à sa politique ? À la politique du gouvernement ? Aux critiques sur les conditions de travail ?
Cette volonté liberticide ne s’arrête pas là, elle appelle la police et permet l’intervention de CRS sur le campus. Lundi 22 septembre, 10 camions des CRS sont intervenus pour quelques personnes qui occupaient une salle pour une réunion sans réservation. Le lendemain, les CRS sont intervenus, car des personnes, après l’AG du midi, ont décidé d’occuper le Pôle étudiant, quelques dégradations et des tags y ont été faits. Suite à cette intervention, le campus de Lettres et de Droit a été fermé (BU comprises). Jeudi 25 septembre, le campus a encore subi une fermeture administrative et la mise en télétravail forcée des personnels pour une palette et une poubelle qui bloquaient l’entrée d’un bâtiment.
C’est aussi elle qui a engagé des poursuites disciplinaires envers un étudiant qui a subi des injures racistes de la part de l’UNI.
La présidence de l’université de Nantes veut faire taire toutes les voix dissonantes, et n’accepte aucune contradiction. Les interventions policières disproportionnées en rupture complètent avec les franchises universitaires, les fermetures administratives sans raison et les modifications souhaitées du règlement intérieur montrent que la tendance à Nantes est la répression des oppositions.