Le projet de loi de finances austéritaire pour 2026, qui a abouti à la censure du gouvernement Bayrou et à l’organisation de manifestations massives dès la mi-septembre n’épargne pas les universités. Les organisations syndicales du supérieur et les représentant·es des président·es des universités partagent de nombreuses craintes pour l’année prochaine, et ce, quel que soit le nouveau casting gouvernemental, encore inconnu au moment d’imprimer ce numéro de Convergences.
Rappelons-nous, l’année 2025 s’est ouverte avec 80% des universités ayant construit leur budget en déficit. Dans le courant de l’année, de nombreuses universités ayant cumulé plusieurs années de déficit se sont vues contraintes d’adopter un « plan de retour à l’équilibre financier », c’est-à-dire un budget austéritaire sous tutelle des rectorats. Rien de surprenant à cela : les dotations ministérielles n’ont, depuis 15 ans, jamais suivi la courbe en croissance des effectifs étudiants, ni les conséquences de l’inflation postcovid. Et depuis trois ans, diverses mesures nationales n’ont pas été compensées intégralement par l’État, et ont donc été financées sur les budgets des universités. Dans ces conditions, les restrictions sur l’emploi et particulièrement l’emploi titulaire ne sont pas près de s’arrêter.
Parmi les inquiétudes pour 2026, une nouvelle augmentation du compte d’affectation spéciale (CAS) pensions (la participation des universités au système des retraites) décidée par l’État, et évidemment non compensée intégralement (peut-être 50 % d’après le ministre fin août). Le surcoût cumulé pour les universités est de 200 millions d’euros. Le coût de la mise en place de la protection sociale complémentaire au 1er mai 2026, encore inconnu, et surtout, sa compensation est le deuxième gros sujet d’inquiétudes. Le tout dans une année où les budgets vont passer sous la responsabilité des rectorats, dans le cadre de la généralisation des contrats d’objectifs et de moyens (COMP).
Il reste beaucoup d’inconnues dans la période d’instabilité politique, mais une chose est sûre, les établissements du supérieur ne peuvent pas se serrer la ceinture un cran de plus !