Motion d’actualité adoptée par la commission administrative nationale du SNASUB-FSU des 17 & 18 juin 2025

La guerre Israël-États-Unis/Iran

La logique de guerre qui prévaut dans le gouvernement israélien aura finalement permis à Benyamin Netanyahou de commander les bombardements sur l’Iran, avec le soutien de Donald Trump. Ce qui a provoqué immanquablement une riposte iranienne.

Le dossier du nucléaire iranien sert de prétexte au gouvernement israélien pour tenter de masquer à l’échelle internationale la dramatique situation humanitaire dans laquelle se trouve le peuple de Gaza ainsi que les initiatives diplomatiques visant à faire enfin reconnaître mondialement un État de Palestine.

Notre syndicat déclare son opposition résolue à cette logique guerrière qui ne mène qu’à mettre sous bombes et missiles des populations civiles d’une région largement touchée par les conflits, au service d’un projet qui exclut la population palestinienne du respect de l’ensemble de ses droits. Aucun soutien ne peut être accordé aux fauteurs de guerre du gouvernement israélien, qu’il soit logistique, économique ou politique. 

Gaza/Palestine : solidarité internationale pour imposer le respect du droit international à Gaza !

Nous saluons le succès des manifestations et rassemblements pour la Palestine du 14 juin dernier. L’intersyndicale nationale CFDT, CGT, UNSA, Solidaires et FSU a pu appeler les citoyen.nes et salarié.es du pays à la solidarité avec le peuple palestinien écrasé à Gaza sous les bombes et par la faim ou par une colonisation continuée en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

Pour l’arrêt des fournitures d’armes à Israël, pour la suspension de l’accord Union européenne-Israël, pour la reconnaissance de l’État de Palestine, pour la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, il y a urgence à continuer les mobilisations qui expriment notre solidarité internationale. Pour le SNASUB-FSU, la politique génocidaire conduite à Gaza doit être condamnée par toutes les forces sociales et démocratiques, et plus largement par toute la communauté internationale, seul moyen pour faire reculer le gouvernement israélien dans sa folie guerrière.

Nous exigeons aussi la restauration des libertés académiques et du droit des personnels comme des étudiants à exprimer et manifester leur soutien au peuple palestinien. Nous nous prononçons pour l’arrêt de toutes les poursuites et le retrait des sanctions contre des étudiants ou des personnels.

Préparation des lois de finances 2026 (budgets de l’État et de la Sécurité sociale) : vers une austérité aggravée !

En France, après la conférence des finances publiques du 14 avril dernier, animée par la ministre des Comptes publics et par le Premier ministre, les mesures austéritaires encadrant la préparation des lois de finances prévues pour 2026 seront annoncées par François Bayrou le 14 juillet prochain.

Objectif affiché : 40 milliards d’euros d’économies ! Ciblés sur les dépenses publiques et sociales finançant notamment les services publics et notre modèle de protection sociale.

Une propagande gouvernementale intense relayée par le système médiatique explique à tort que le déficit public du pays est la conséquence d’un niveau de dépenses publiques trop élevées, voire inefficaces. Ils ont même tenté d’instrumentaliser le COR pour produire un rapport idéologique servant à justifier de nouveaux reculs de l’âge d’ouverture des droits à pension. La réaction unanime des organisations syndicales a permis que ces hypothèses soient retirées du récent rapport du COR. 

Car le dossier des retraites n’est pas clos ! Le « conclave » décidé par le Premier ministre en contrepartie de la non-censure de son budget pour 2025 est un échec. Le patronat et le gouvernement refusent de concert de revenir sur le report à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite et empêchent toute réflexion sur l’augmentation des cotisations, notamment patronales, pour financer les pensions.

Sans connaître les conclusions finales qui en sortiront ou non, le SNASUB-FSU dénonce la volonté gouvernementale de faire porter à nouveau sur les seuls revenus des salarié·es et des retraité·es toute mesure d’évolution envisagée. La vigilance s’impose.

Pour le SNASUB-FSU, le mandat reste celui donné par les millions de manifestant·es de 2023. La bataille parlementaire se poursuit comme l’a montré l’adoption d’une résolution à l’Assemblée nationale visant à obtenir l’abrogation de la réforme Dussopt. Le SNASUB-FSU poursuit donc la mobilisation pour faire abroger enfin toutes les mesures négatives infligées ces dernières années. Le PLFSS pour l’année 2026 est lourd d’enjeux pour les retraites comme pour la Sécurité sociale.

Le SNASUB-FSU reste vigilant quant à une possible nouvelle offensive contre les droits des travailleurs·euses en matière de retraite.

La richesse produite par le travail peut pourtant garantir les ressources pour financer notre modèle social et les droits qu’il garantit aux travailleurs·euses et retraité-es ! Ceux-ci peuvent même être améliorés par une répartition des richesses plus favorable au plus grand nombre. Nombreux sont les économistes, les syndicalistes ou les parlementaires qui ont pu établir rationnellement, chiffres à l’appui, que la cause du déficit public était d’abord le fait de la politique de l’offre accentuée par Emmanuel Macron depuis son arrivée à l’Élysée, au seul bénéfice des actionnaires et des grandes entreprises.

Entre 2017 et 2023, les mesures gouvernementales ont par exemple privé les budgets de l’État de 2,2 % du produit intérieur brut (PIB) de recettes fiscales ! Les déficits publics objectivés aujourd’hui — et qui servent de prétexte à l’aggravation de l’austérité et au détricotage de notre modèle social — ce sont leurs politiques qui les ont creusés !

Il y a donc une nécessité impérieuse pour notre syndicalisme à faire connaître la réalité de ces éléments budgétaires et de politique fiscale, notamment pour dénoncer les mesures à l’œuvre aujourd’hui. Mesures qui contribuent à enrichir toujours plus les foyers les plus aisés. 

Il faut donc aussi imposer une réforme de la fiscalité visant à faire contribuer plus les plus riches foyers du pays, ceux dont le patrimoine a cru de façon très importante ces dernières années, du fait des revenus du capital (les dividendes) ou de la suppression de l’impôt sur la fortune.

La lutte pour l’augmentation générale des traitements et la revalorisation des carrières est centrale !  

Le décrochage des rémunérations dans la fonction publique est admis par tout le monde. Les effets sur l’attractivité des carrières et des métiers sont désastreux, nul ne le nie désormais. Pourtant, la préparation budgétaire 2026 témoigne que la politique de gel de la valeur du point d’indice reste à l’ordre du jour gouvernemental. La communication gouvernementale indique que d’autres mesures négatives pourraient être réfléchies. Par exemple, des suppressions d’emplois publics. Le SNASUB-FSU constate que les quelques rendez-vous de concertation sur les questions de rémunération ont été soit annulés côté fonction publique, soit limités à discuter de mesures ridiculement faibles — comme au MEN sur la revalorisation indemnitaire, par exemple. Ceci nécessite de continuer à porter haut et fort et sans relâche l’exigence d’une revalorisation des rémunérations et des carrières. C’est la dignité de nos métiers, de nos missions, de notre travail, des conditions de vie de tou·tes nos collègues qui est en jeu ! Rien de moins !

Il nous aussi faut intervenir sans relâche pour garantir le financement de nos services publics, à la hauteur des besoins ! 

Les annonces, certes différentes quant à la méthode, mais convergentes dans leurs finalités, de la ministre des Comptes publics, du ministre en charge de la Fonction publique, font planer de lourdes menaces sur les budgets et l’organisation de nos services publics. Un nouveau plan de suppressions d’emploi est de facto en réflexion. Les projets de fusion-suppression des opérateurs de l’État inquiètent légitimement les personnels que nous représentons qui pourraient être concernés par un tel plan de démantèlement. Le SNASUB-FSU et la FSU réunissent les personnels concernés pour organiser la riposte ! Derrière ces mesures qui seront présentées comme relevant de choix organisationnels visant à faire des économies d’échelle, ce sont les missions, les cultures et expertises professionnelles, la dignité du travail des collègues qui sont directement visées. C’est inacceptable !

Les opérateurs publics sont menacés et, à travers eux, c’est le délitement des services publics qui se dessine, porté par les forces ultralibérales du Sénat, du parlement et du gouvernement. 

En particulier, la multiplication de rapports, commissions, missions, voire attaques politiques s’enchaînent sur l’Onisep et la politique de l’orientation. Face à une nouvelle menace de restructuration de l’Office, après la perte de 155 postes durant ces dernières années, les personnels de l’Onisep se mobilisent avec le SNASUB-FSU ; ils et elles exigent d’être informé.es au jour le jour des hypothèses sur l’avenir envisagé ainsi que des garanties de préservation de leurs statuts et de leurs emplois, qu’ils et elles soient titulaires ou contractuel·les.

Le 8 avril dernier, le ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) Philippe Baptiste a annoncé la mise en place de COMP (contrat d’objectifs, de moyens et de performance) portant sur 100 % des subventions pour charge de service public des universités — y compris sur la masse salariale — et le lancement d’une période de test portant sur 10 établissements.

Jusque-là, les COMP conclus par les quelques établissements concernés ne représentaient qu’une partie marginale de leurs budgets (0,8 %).

Cette évolution vise à mettre sous tutelle les budgets des établissements. C’est d’autant plus inquiétant dans ce contexte d’austérité à tous les niveaux — et dans lequel les universités annoncent des budgets déficitaires les unes après les autres.

Nous exigeons au contraire une augmentation des budgets de l’ESR public, une attribution des moyens en fonction des besoins et de critères communs et validés en CNESER.

Cela doit permettre l’égalité d’accès à l’ESR pour toutes et tous.

Santé et sécurité au travail dans les EPLE : agir pour prévenir les risques liés aux produits CMR utilisés dans les laboratoires de sciences des établissements scolaires 

Parmi les personnels les moins bien rémunéré·es, les personnels de laboratoire sont les plus exposés à un risque méconnu et sous-estimé : l’exposition chimique aux produits CMR (Cancérogènes Mutagènes et Reprotoxiques) et dangereux. La combinaison d’un manque de formation en sécurité et d’équipements de protections règlementaires, ainsi que des contrôles et entretiens des matériels et des systèmes de ventilation rarement effectués, tout cela met en péril notre santé au travail. Il est impératif de faire appliquer strictement les normes et le Code du travail ou d’interdire l’utilisation les produits CMR pour préserver notre santé ainsi que celle de nos collègues enseignant·es et de nos élèves.

Dans ce contexte social, économique et politique, le SNASUB-FSU met en œuvre un plan d’action syndicale pour informer les personnels des enjeux très lourds pesants sur notre modèle social et notre fonction publique et qui se cristallisent dans la préparation des budgets de l’État et de financement de la Sécurité sociale pour 2026.

Protection sociale (régimes de base et complémentaires), salaires, carrières, emplois, missions, le gouvernement annoncera ses arbitrages à la mi-juillet : la rentrée 2025 nécessitera donc une forte activité syndicale !

Le SNASUB-FSU, à tous les niveaux, national et académiques, est et sera au rendez-vous de l’action et de la solidarité concrète. Il produit d’ores et déjà tout le matériel d’information nécessaire à l’activité de ses équipes militantes partout dans les services et les établissements, dans tous les périmètres ministériels dans lesquels il agit. 

Et au-delà de l’information générale des personnels, l’heure de la mobilisation viendra, la plus large et massive possible, pour empêcher toutes les régressions sociales qui découleraient de lois de finances 2026 aggravant une logique d’austérité généralisée.

Le mois de juin, le mois des Fiertés !

Le SNASUB-FSU appelle l’ensemble des personnels qu’il représente à participer massivement aux marches des fiertés qui se déroulent dans tout le pays lors de ce mois de juin. Pour l’égalité et contre les discriminations anti-LGBTQIA+ véhiculées par l’extrême droite et les intégrismes religieux, notre syndicat s’engage dans cette mobilisation pour une société meilleure, respectueuse des droits de toutes et tous et de toutes les identités.

Les membres de la commission administrative nationale du SNASUB-FSU au siège de la FSU à Bagnolet, mardi 17 juin 2025
Les membres de la commission administrative nationale du SNASUB-FSU au siège de la FSU à Bagnolet, mardi 17 juin 2025
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Cet article est la rubrique 5 sur 10 du Convergences N° 308 – Juin-juillet 2025