Le Service Commun de Documentation (SCD) de l’Université d’Angers traverse une période difficile suite à une réduction drastique de son budget pour l’année 2025. Cette situation, conséquence directe du déficit budgétaire de l’université, a des répercussions majeures sur les services offerts aux étudiants et sur leurs conditions d’études.

Une baisse budgétaire alarmante

Le budget de fonctionnement de la BUA a subi une diminution spectaculaire, passant de 1 170 000 € en 2023 à seulement 706 000 € en 2025, soit une baisse de près de 40 % en deux ans. Cette réduction affecte particulièrement le budget dédié à la documentation, qui chute de 920 000 € en 2023 à 604 000 € en 2025, une baisse de plus de 34 %.

Des choix difficiles et leurs conséquences

Face à cette situation, la BUA a dû prendre des décisions drastiques :

• Arrêt total des achats de livres papier en 2025
• Suppression des abonnements papier à la presse et aux magazines
• Limitation du service de prêt entre bibliothèques (PEB)
• Arrêt de nombreux abonnements en ligne

Ces mesures auront un impact significatif sur les étudiant·es et leurs conditions d’études.

Accès limité aux ressources actualisées

L’absence d’achat de nouveaux ouvrages papier en 2025 signifie que les étudiant·es n’auront pas accès aux dernières éditions de manuels et aux publications récentes dans leur domaine d’études. Cela peut être particulièrement problématique dans les disciplines où l’actualisation des connaissances est rapide, comme les sciences, la technologie, la santé ou le droit.

Réduction de la diversité des ressources

La suppression des abonnements papier à la presse et aux magazines prive les étudiants d’une source importante d’information et d’analyse sur l’actualité, essentielle pour de nombreuses disciplines en sciences humaines et sociales.

Difficultés d’accès à des ouvrages spécifiques

La limitation du PEB restreindra la capacité des étudiants à obtenir des ouvrages non disponibles à la BUA, ce qui peut être particulièrement pénalisant pour les étudiants en master et doctorat ayant besoin de ressources spécialisées.

Perte d’accès à des ressources en ligne cruciales

L’arrêt de certains abonnements en ligne prive les étudiant·es de bases de données essentielles. Par exemple, la perte de l’accès à Scifinder CAS, qui comptait plus de 20 000 consultations annuelles, aura un impact majeur sur les étudiant·es en chimie et sciences connexes.

Stratégies d’adaptation

Malgré ces contraintes, la BUA a tenté de préserver certains services essentiels :

• Maintien des horaires d’ouverture larges, à l’exception de quelques ajustements
• Préservation des abonnements à des ressources francophones en ligne
• Maintien des accords « Lire et publier » pour la recherche
• Impact sur les conditions d’études

Les conséquences de ces restrictions budgétaires sur les conditions d’études des étudiant·es sont multiples :

• Dépendance accrue au numérique : Les étudiants devront s’adapter à une utilisation plus intensive des ressources en ligne, ce qui peut poser des problèmes d’accès pour ceux ne disposant pas d’équipements adéquats.
• Perte de l’expérience physique de la bibliothèque : La réduction des ressources physiques peut diminuer l’attrait de la bibliothèque comme lieu d’étude et de recherche.
• Inégalités potentielles : Les étudiant·es ayant les moyens d’acheter leurs propres livres seront avantagés par rapport à ceux dépendant uniquement des ressources de la BUA.
• Difficultés pour certaines disciplines : Les domaines nécessitant des ouvrages spécialisés ou des ressources non disponibles en ligne seront particulièrement affectés.
• Charge de travail accrue : Les étudiant·es devront consacrer plus de temps à la recherche de ressources alternatives, ce qui peut impacter leur temps d’étude effectif.

Conclusion

La situation budgétaire de la BUA en 2025 pose de sérieux défis évidemment aux étudiant·es de l’Université d’Angers mais aussi à toute la communauté universitaire. Bien que des efforts aient été faits pour maintenir un accès aux ressources numériques, la perte d’accès aux nouvelles publications physiques et à certaines bases de données cruciales risque d’avoir un impact significatif sur la qualité et la diversité des ressources disponibles pour les étudiant·es. Cette situation souligne l’importance d’un financement fléché des bibliothèques universitaires pour garantir des conditions d’études optimales et un accès équitable à l’information pour tous les étudiant·es.

L’impact est aussi significatif sur les collègues. L’arrêt de l’achat de livre imprimé entraine une remise en question dans nos missions, de l’acquisition à la mise en rayon. Les collègues habitués à gérer des collections tangibles peuvent ressentir une perte de repère dans l’évolution des métiers et l’évolution des compétences. Ces changements montrent à quel point les collègues ont besoin de formation continue, d’accompagnement dans l’accroissement de la polyvalence des taches.
Compte tenu de la situation financière des établissements de l’enseignement supérieur, il est à craindre que les décisions prises par la BUA puissent être adoptées par d’autres SCD.

Le SNASUB-FSU soutient la BUA et continue à revendiquer une politique réelle en faveur des bibliothèques :

• Augmentation des moyens humains, d’un accompagnent formalisé par la formation continue ;
• Augmentation des budgets ;
• Maintien intégral de l’offre documentaire, pour garantir à tous·tes l’accès au savoir et à la culture.

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