Le débat parlementaire et notre rejet obstiné des budgets d’austérité en préparation.
Le chemin gouvernemental est loin d’être terminé tant son absence de majorité à l’Assemblée ainsi que le rejet massif de ses choix austéritaires l’empêchent de faire adopter facilement ses projets de lois de finances pour 2026.
En effet, contrairement aux années précédentes, la mobilisation sociale débutée dès le mois de septembre 2025 combinée aux résistances parlementaires acquises aux salarié.es, aux retraité.es et aux jeunes auront permis de mettre en lumière les principales mesures budgétaires initiales des gouvernements Barnier, Bayrou puis Lecornu. Celles-ci sont toutes entières destinées à faire payer la crise et le déficit public à la majorité de la population tout en protégeant une politique macronienne dite de l’offre, très favorables aux intérêts des plus riches, des grandes entreprises et à leurs actionnaires.
A l’heure où nous écrivons, nul.le ne peut savoir quel « outil » constitutionnel le gouvernement utilisera pour infliger au pays cette année encore des budgets d’austérité dans une telle situation politique, malgré son engagement à ne pas recourir au 49.3 : ordonnances, lois spéciales ou bien vote majoritaire des député·es obtenu sur le fil… Toujours est-il que le SNASUB-FSU continue et continuera à exiger le rejet de budgets qui auront pour conséquence la continuation de la casse de notre modèle social. Nous devons continuer en effet notre campagne syndicale, permanente, de dénonciation de l’austérité et de mobilisation des personnels que nous représentons contre cette politique et la régression sociale qu’elle veut imposer.
Contre l’asphyxie budgétaire et la casse de nos services publics, contre le gel des traitements, la précarité des emplois dans nos filières et la dégradation des conditions de travail et de vie, nous continuons de porter nos revendications, toutes nos revendications, les petites, moyennes et grandes, à tous les niveaux pertinents.
Les projets de budgets Lecornu, véritables budgets de guerre sociale, doivent être rejetés et nos revendications satisfaites, notamment par la mobilisation collective des personnels !
Le SNASUB-FSU appelle les personnels qu’il représente à participer massivement à la journée de grève et de manifestations unitaires du mardi 2 décembre prochain. Même si l’arc unitaire syndical s’est rétréci, même si les journées d’action et de grève se sont succédé depuis le mois de septembre, nous considérons que la mobilisation massive des salarié.es, des retraité.es et des jeunes demeure indispensable. Non seulement parce que les projets de budgets initiaux portés par le Premier ministre intègrent bon nombre de mesures dangereuses pour notre modèle social, pour nos droits, nos conditions de travail et de vie. Mais aussi parce que ces mesures initiales pourraient être aggravées par les travaux du Sénat voire par des lois de finances adoptées finalement pour 2026 par ordonnances ou par 49,3 si le gouvernement revenait sur ses engagements.
Pas le moment de baisser la garde !
TOUTES et TOUS en grève et dans les manifestations du 2 décembre prochain !
Notre revendication maintenue d’une réelle abrogation de la réforme Macron des retraites, au-delà du projet de décalage de son application…
Le gouvernement Lecornu aura finalement été contraint de modifier les plans macronistes d’application de la réforme des retraites imposée par 49,3 en 2023. Le gouvernement voulait refermer ce dossier, il en a été empêché par la force de la mobilisation de 2023 et par l’action syndicale unitaire qui a maintenu le sujet au coeur des questions sociales posées.
Pour tenter de faire adopter ses budgets et pour éviter une censure immédiate, il a manœuvré et fait adopter non sans mal le décalage – un report de 3 mois en fait – au 1er janvier 2028 de l’application de la réforme, ce qui permettrait aux générations nées entre 1964 et 1968 de partir un peu moins tard en retraite.
Cette mesure a pu être adoptée dans des conditions très contradictoires par l’Assemblée nationale et peut être remise en cause par la majorité sénatoriale. Si elle va jusqu’au bout, elle n’éteint en rien notre revendication d’abrogation de la réforme Macron !
Aussi la mobilisation sociale doit être poursuivie pour imposer l’abrogation de la retraite à 64 ans. Elle doit même continuer à s’opposer à tout projet de réforme de retraite par points ou à tout projet qui casserait sur le sujet toute solidarité intergénérationnelle. C’est ce que nous revendiquerons aussi haut et fort le 2 décembre prochain.
La réforme de la PSC qui se met en place et la réaffirmation de notre revendication du 100 % Sécu.
Notre commission administrative nationale se tient alors que les personnels sont appelé.es à suivre la procédure d’affiliation à l’organisme avec lequel nos ministères ont conclu un marché. La réforme de la Protection sociale complémentaire imposée par ordonnance dans la foulée de la loi dite «de Transformation de la Fonction publique» se met en place et les premiers problèmes surgissent. Ainsi, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et la Recherche laisse courir le bruit qu’elle s’appliquerait avec retard dans les universités au motif que leurs budgets ne pourraient en assumer les coûts. Au-delà des manœuvres politiciennes en plein débat budgétaire, ceci participe de révéler la nature de la réforme. Cette PSC ne procède en rien d’une politique de solidarité, mais s’inscrit dans le mouvement engagé depuis trente ans de marchandisation de la solidarité.
Pour le SNASUB-FSU, il faut combattre cette dualité entre protection sociale et protection sociale complémentaire en portant haut et fort notre revendication du remboursement des soins prescrits à 100% par la Sécurité sociale, le «100% Sécu».
Le SNASUB-FSU, avec la FSU, poursuit son engagement pour la meilleure couverture sociale de la santé pour toutes et tous. C’est déterminé dans ce combat qu’ils portent une ligne syndicale tenant tous les bouts du problème, développant une action pour répondre à tous les enjeux de courts, moyens et plus longs termes : vigilance et combat pied à pied contre la marchandisation, pour l’amélioration des garanties en couverture dès à présent, la préservation et le renforcement des solidarités intergénérationnelles, retour vers la Sécu de tous les transferts faits au bénéfice des mutuelles, etc…
Fort de ses mandats adoptés au congrès de Satillieu, notre syndicat porte ses revendications, notamment la nécessité d’un véritable couplage santé/prévoyance, la nécessité de renforcement statutaire à commencer par l’abrogation de la mesure de réduction de 10% de la prise en charge de la maladie et l’abrogation du jour de carence.
Le SNASUB-FSU informera l’ensemble des personnels qu’il représente des modalités précises d’application des nouveaux dispositifs des contrats collectifs en matière de santé et de prévoyance ; tout en rappelant les conditions politiques et sociales effectives de sa mise en œuvre, comme une des conséquences de l’adoption de la si régressive Loi de Transformation de la fonction publique d’août 2019.
L’actualité, dans les établissements scolaires… DGF, bâti scolaire, campagne CMR…
Les mesures d’austérité prévues pour 2026 dans le projet de budget de l’Etat auront des répercussions sur les dotations globales de fonctionnement de nos EPLE, déléguées par les Régions et Départements, puisque près de 5 milliards d’euros d’économies sont initialement demandées aux collectivités territoriales. Voilà de quoi rendre bien difficile la tâche des personnels en charge de l’élaboration budgétaire annuelle pour le bon fonctionnement quotidien des établissements, à la hauteur des besoins d’enseignement et éducatifs.
De même, cette perspective d’austérité touchant les CT contrevient tout à fait aux besoins immédiats et indispensables de rénovation du bâti scolaire dans bon nombre d’EPLE. Car pour s’attaquer aux « passoires thermiques », pour garantir et anticiper la nécessaire continuité de fonctionnement lors d’évènements climatiques majeurs, le bâti scolaire a besoin d’un plan ambitieux de rénovation, lui permettant d’être à la hauteur des enjeux de la transition climatique.
L’action du SNASUB-FSU se poursuit pour informer et protéger les personnels des laboratoires de sciences des risques liés à l’utilisation des produits dangereux, dont les CMR. A Mayotte par exemple, une action locale est menée ; et en Martinique, la direction académique a annoncé — suite à notre demande — l’élaboration et la publication prochaine d’une circulaire encadrant leur usage.
Dans les services académiques et chez les opérateurs de l’éducation nationale…
Sous toute réserve du devenir du projet initial du gouvernement, le SNASUB-FSU condamne le peu d’ambitions qu’il sous-tend. Dans un contexte politique fortement chaotique où les annonces d’un jour sont contredites le lendemain, l’avenir du budget des services académiques est soumis à rude épreuve.
Le projet de budget 2026 annonce donc le retrait de 123 emplois pour les opérateurs (ONISEP -20, CANOPE -100, CEREQ – 3). C’est une véritable saignée pour ces organismes à qui on demande d’effectuer autant de tâches avec moins de personnels ! Cela affaiblit encore leurs capacités de fonctionnement. C’est inacceptable et le SNASUB-FSU est disponible pour défendre chaque opérateur.
D’un autre côté, le schéma d’emplois prévoit une hausse de 80 emplois en 2026, notamment pour le contrôle académique des établissements d’enseignement privé sous contrat ainsi que les équipes affectées à la transformation numérique des ministères (+100 ETP). 20 emplois sont supprimés au titre du SNU. Bref, les suppressions d’emplois des uns financent les créations d’emplois des autres sans que cela satisfasse les nécessaires créations d’emplois dans les services.
Quant aux DSDEN et rectorats, le budget, à euros constants, est à peu près le même qu’en 2025. Il ne répond en rien aux attentes des services pour fonctionner dans de bonnes conditions.
Dans l’enseignement supérieur, « c’est pas Zola non plus » : vraiment ?
La situation budgétaire des établissements continue de se dégrader. L’austérité budgétaire qui s’applique depuis des années en l’absence de toute revalorisation d’ampleur des dotations ministérielles et les annonces assumées de la tutelle de non financement ou de financement partiel de mesures fonction publique (déploiement de la PSC, augmentation du CAS pension, entre autres) risquent d’avoir des conséquences très négatives sur l’emploi et les conditions de travail des personnels, de tout statut. Il est inacceptable que ces mesures décidées par l’Etat soient financées par des mesures d’économies internes aux établissements. Les personnels du supérieur doivent être traités de façon cohérente avec tous les autres agents publics.
Et les menaces de divers ordres se multiplient, parmi lesquelles la réforme du financement des établissements par l’instauration des COMP 100 % qui suscite des inquiétudes jusque dans les rangs des présidents d’université. Le projet de mise en concurrence avec l’enseignement privé est tout prêt à (re)sortir du tiroir du ministre et résonne avec l’agitation désormais récurrente autour d’une possible augmentation des frais d’inscription des étudiants (mais non assumée à ce stade par le ministre). Toutes ces menaces sont très cohérentes et sont des attaques contre ce qui fait le service public de l’ESR.
Le SNASUB-FSU, attaché aux libertés académiques, dénonce la très grave remise en cause des libertés académiques, par le ministre lui-même, autour de l’annulation du colloque sur « la Palestine et l’Europe » au Collège de France. La recherche scientifique vise à produire des savoirs, pas des opinions. Il est essentiel que la liberté de recherche ne soit pas entravée.
Le SNASUB-FSU rappelle aussi ses mandats de défense du service public d’enseignement supérieur et de recherche : pour l’accès de toutes et tous à un ESR public gratuit et de qualité et pour la défense des statuts des personnels de l’ESR.
Dans la filière bibliothèques
L’évolution des métiers des bibliothèques universitaires illustre les tensions structurelles qui traversent l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur. Les faibles rémunérations, la polyvalence accrue et la perte de spécificité des missions, associées à un manque de reconnaissance statutaire, fragilisent l’identité professionnelle des métiers des bibliothèques. Cette situation s’accompagne d’une précarisation croissante, liée au faible nombre de postes ouverts aux concours, au recours massif aux contractuel·le·s et à des perspectives de carrière limitées : alors que les écarts entre grades et fonctions sont de plus en plus prégnants, les possibilités de promotion restent rares, renforçant le sentiment de stagnation professionnelle. Ces contraintes fragilisent l’attractivité des métiers et la cohésion des équipes. Enfin, les personnels de bibliothèques peinent à bénéficier des mêmes avantages que les autres filières en matière d’organisation du travail (télétravail…).
Par ailleurs, les politiques gouvernementales de réduction des dépenses publiques et de réforme de la fonction publique, combinées à la situation budgétaire critique des universités accentuent ces tensions et réduisent considérablement les marges de manœuvre pour améliorer les conditions de travail. À cela s’ajoute le risque d’intégration progressive des métiers de bibliothécaires dans la filière ITRF, qui menace leur identité professionnelle et leur reconnaissance spécifique (Rapport IGESR Perspectives d’évolution des filières des ingénieurs et personnels techniques de recherche et de formation (ITRF) et des ingénieurs, personnels techniques et administratifs (ITA)).
Les priorités du SNASUB-FSU sont : poursuivre l’information syndicale des collègues et valoriser les outils d’accompagnement (ex. guide d’aide à la rédaction du rapport de promotion) ; améliorer les conditions de travail, permettre l’égalité et l’évolution professionnelle, maintenir la lutte pour le repyramidage, garantir l’égalité d’accès aux grades, défendre la titularisation et l’accompagnement des contractuels ; se mobiliser pour la reconnaissance et l’attractivité de la filière, défendre la modernisation des métiers tout en préservant nos statuts.
La commission bibliothèques réunie le 19 novembre 2025 soutient la grève de la BnF à l’appel de la CGT, SUD et FSU et la mobilisation des bibliothèques de la Ville de Paris : Soyons toutes et tous en grève le 2 décembre !
Luttons contre les violences faites aux femmes ! Manifestons le 22 et le 25 novembre !
80 % des femmes déclarent être confrontées à des comportements sexistes au travail. Chaque année, 8000 viols ou tentatives de viol se produisent sur le lieu de travail. A l’évidence au travail aussi, les femmes sont victimes de violences, et les employeurs publics ont également une responsabilité de prise en charge des violences conjugales. La baisse de 47 % des crédits dédiés à l’égalité et à la lutte contre les violences dans le projet de loi de finances 2026 est un très mauvais signal.
Le SNASUB-FSU le rappelle : les VSS dans nos milieux professionnels comme dans le milieu militant sont inacceptables. Il soutient les victimes et agit pour que cessent les violences. Il exige les moyens nécessaires pour ce faire.
Le SNASUB-FSU appelle les personnels à rejoindre massivement les initiatives organisées partout sur le territoire autour de la journée du 25 novembre, journée de lutte pour l’éradication des violences faites aux femmes.

De gauche à droite : Murielle Guilbert (Solidaires), Caroline Chevé (FSU), Sophie Binet (CGT), Marylise Léon (CFDT)
Sainte Soline et la politique de maintien de l’ordre
Les révélations issues des vidéos de la Gendarmerie mobile lors de la manifestation contre une mégabassine en Deux-Sèvres, à Sainte-Soline le 25 mars 2023, confirment les rapports déjà produits par les observateurs présents (la LDH, Greenpeace…). Les violences et les propos des gendarmes à Sainte-Soline ce jour-là imposent des réponses administratives, judiciaires et politiques. Cet usage disproportionné de la force n’était pas un accident mais le résultat d’une stratégie délibérée de « maintien de l’ordre », à l’œuvre également contre d’autres mobilisations écologistes et sociales. Nous exigeons une remise en cause profonde des doctrines de maintien de l’ordre en France et la garantie du respect des libertés publiques, notamment du droit de manifester et de l’État de droit. Le SNASUB-FSU, avec la FSU, reste mobilisé pour dénoncer toute criminalisation des mobilisations écologistes, pour défendre les libertés publiques et pour porter des alternatives de progrès social et écologique.

