Le SNASUB-FSU, secteur Bibliothèques, exprime son profond désaccord avec le projet de rapprochement des trois agences nationales de l’ESR (ABES, AMUE, CINES) pour la création d’une agence unique du numérique, annoncée le 2 septembre par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Un projet déshumanisé et précipité
Cette fusion repose sur une logique strictement gestionnaire, niant la spécificité des missions et des expertises portées par chacun des opérateurs. La Mission Gellé, telle qu’elle est présentée par le MESR sans toutefois que le Rapport cité n’ait été publié ni diffusé, sacrifie la richesse du service public à une conception bureaucratique de la rationalisation, et fait fi des personnels, de leur engagement quotidien et de la préservation des emplois. La politique menée sous couvert de modernisation est une entreprise dangereuse de standardisation, guidée par l’acharnement idéologique d’un gouvernement fragilisé, plus préoccupé de chiffres et d’économie que de l’intérêt général et du sort des agents.
Des expertises uniques menacées
- L’ABES a entre autres, un rôle irremplaçable dans la gestion documentaire et la normalisation des catalogues pour toutes les bibliothèques universitaires et de recherche.
- L’AMUE développe les outils de gestion administrative adaptés aux besoins concrets des établissements.
- Le CINES garantit à la recherche une infrastructure nationale de calcul intensif et la conservation pérenne des données scientifiques.
Fusionner ces opérateurs, c’est diluer leurs expertises et spécificités dans un nouvel ensemble bureaucratique, risquant la perte de qualité, l’éloignement des usagers et l’appauvrissement de l’offre de service public.
Un contexte social explosif : refus de la marche forcée
Dans un contexte de tension croissante au sein de l’ESR et en attente du gouvernement Lecornu, le SNASUB-FSU dénonce avec force l’acharnement idéologique et la vision technocratique, d’une fusion construite dans la précipitation, sans concertation voire contre les intérêts des agents. Il est intolérable que la transformation numérique, certes nécessaire, se fasse à l’encontre du dialogue, de la diversité des métiers et du respect des personnels.
Nos exigences
- Le SNASUB-FSU s’oppose au projet de fusion, estimant que ses impacts négatifs seront nombreux pour le service public et les personnels. Tenant compte du rapport de force actuel, de la capacité de mobilisation des personnels et de l’état d’avancement du projet, nous exigeons un moratoire afin de permettre une analyse approfondie des conséquences et de protéger les intérêts des agents et du service public ;
- L’ouverture de véritables discussions avec les représentants du personnel ;
- La garantie du maintien de l’emploi, des conditions de travail et de la pérennité des missions de chaque opérateur ;
- Une évolution du service public répondant aux besoins réels de l’ESR, et non à une logique gestionnaire idéologique et aveugle.
Le SNASUB-FSU appelle les personnels et l’ensemble des usagers de l’ESR à se mobiliser contre ce projet, pour la défense des spécificités du service public et le respect des agents.