Filière Bibliothèques

Cette rentrée 2025 s’ouvre dans un contexte sombre : austérité budgétaire brutale, perte continue de nos droits, dialogue social étouffé voire méprisé.

Les bibliothèques ne sont pas épargnées : budgets en berne, gel des postes, restructurations imposées. Le « repyramidage » promis par la LPR est à l’arrêt, et la « revoyure » annoncée s’enlise. Les annonces récentes : loi de « modernisation » de l’ESR, Acte II de l’autonomie : traduisent une logique de casse du service public. Ou encore des ballons d’essai par la mission Gellé comme les fusions d’opérateurs (ABES, AMUE, CINES), fusionner ces trois opérateurs reviendrait à diluer des expertises uniques dans un ensemble bureaucratique, où la spécificité des missions, signalement documentaire, gestion administrative, calcul scientifique, serait perdue. Les personnels, porteurs de compétences rares et engagés dans des missions de service public essentielles, seraient les premiers sacrifiés sur l’autel de la rationalisation.

Nos métiers évoluent profondément : science ouverte, services à la recherche, IA, appui aux données, formation des usagers… Mais sans reconnaissance statutaire, sans formation continue ambitieuse, sans moyens humains pérennes, cette évolution devient maltraitance. Quant au repyramidage tant vanté mais surtout tant attendu et nécessaire, il s’est transformé en mirage : annoncé en fanfare, il s’est évaporé sans bilan, sans suite, sans honte.

Le recours massif aux contractuels et la précarité croissante mettent en péril l’avenir des bibliothèques. Il faut exiger des concours en nombre suffisant, titulariser les collègues en poste, redonner du sens au travail et des droits aux personnels.

Dans ce contexte, se syndiquer est un acte vital. Le SNASUB-FSU défend les personnels des bibliothèques, milite pour des moyens à la hauteur des missions, pour le respect des statuts, pour le retour des prérogatives des CAPN. Il offre aussi un accompagnement concret : aide juridique, soutien en cas de conflit, relais collectif.

Face à l’isolement, au mépris et à l’austérité, le syndicat est une force. Une force pour défendre nos métiers, nos missions, nos droits, et porter une autre vision du service public. En 2025, la syndicalisation n’est pas une option. C’est une nécessité.

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Cet article est la rubrique 9 sur 9 du Convergences N° 309 — Septembre 2025